Les clients de ces 5 grandes banques continuent de payer plus d’agios alors que ces frais sont contestables

Découvrez pourquoi ces frais abusifs pourraient vous coûter cher et comment agir.

La hausse des frais bancaires frappe de plein fouet les clients les plus fragiles, mais peu savent que ces prélèvements peuvent en réalité être contestés.

C’est devenu un réflexe discret, presque invisible : on ouvre l’application bancaire, on voit les chiffres, et on soupire. Un prélèvement de plus, un petit montant qui s’ajoute aux autres, sans explication claire. La hausse des frais bancaires ne fait pas la une tous les jours, mais elle pèse de plus en plus lourd dans les budgets déjà tendus. Selon la CLCV, les frais bancaires ont encore grimpé de 1,7 % en 2025.

Rien d’impressionnant en apparence, sauf qu’en additionnant, ça pique : près de 229 euros par an en moyenne pour chaque foyer. Le plus frustrant ? Ce sont souvent les mêmes qui paient le plus. Les clients au revenu modeste, ceux pour qui le découvert n’est pas un accident, mais une routine. Les banques, elles, savent exactement où et comment facturer. Et les frais des agios sont devenus un terrain de jeu idéal.

Hausse des frais bancaires : un système bien rodé

Il suffit d’un dépassement. Un prélèvement qui passe mal, un virement décalé. Et les frais des agios tombent, mécaniques. Légalement, ils compensent la mise à disposition de liquidités quand le compte passe dans le rouge. Le principe est simple, sur le papier. Mais ce qui se joue derrière est bien plus fin. Un taux d’intérêt, un montant de découvert, une durée : c’est ce cocktail qui détermine le montant dû.

Pourtant, certaines banques ajoutent un ingrédient de plus, bien à elles. Le fameux « minimum forfaitaire ». Peu importe si le découvert dure un jour ou si le montant est ridicule : vous paierez une somme fixe. Parfois 8 euros, parfois 12,50. Voire plus. Pour un compte à -1,50 €, certaines enseignes n’hésitent pas à facturer 10 euros. Un écart absurde, mais courant. L’UFC-Que Choisir a d’ailleurs relevé le cas d’un client du CCF à -2 € pendant sept jours, facturé 10 € de frais. Résultat : l’équivalent de 500 % d’intérêts à la semaine.

Et ça, c’est légal. Car ces frais fixes ne sont pas encadrés par le plafond des frais des agios, fixé à 8 € par opération ou 80 € par mois. En fait, ils sont hors cadre. Un contournement assumé, technique, mais redoutablement efficace. La Banque Postale applique un minimum à 1,50 €, plutôt raisonnable. Mais chez BNP ou Société Générale, on monte facilement à 8 €. Et certaines banques mutualistes franchissent même les 12 €. Ces montants, qui paraissent anecdotiques aux yeux des banques, pèsent lourd pour ceux qui vivent au centime près. La hausse des frais bancaires, dans ce contexte, ce n’est pas une donnée statistique. C’est une pression concrète sur des gens déjà fragiles. Et le plus étonnant, c’est que tout cela est parfaitement assumé.

Une pratique répandue et contestable

Derrière ce système, il y a une logique bien huilée. Certaines banques appliquent des minima d’intérêt débiteur même en dessous de 400 euros de découvert. Ça leur permet de prélever des montants bien supérieurs à ce que le client doit réellement. Et c’est ici que la mécanique dérape. Ce qui devrait être un ajustement provisoire devient une pénalité récurrente. La hausse des frais bancaires se fait alors sur le dos de ceux qui n’ont pas le choix. Ceux qui tombent dans le rouge pour finir le mois, pas pour financer des vacances. Et le plus amer, c’est qu’ils ne savent même pas toujours qu’ils peuvent contester. Car oui, ces pratiques, bien qu’autorisées, peuvent être dénoncées.

La DGCCRF a d’ailleurs rappelé que 22 % des banques dépassent les plafonds réglementaires sur certains frais. Et même si elles ne franchissent pas la ligne rouge légalement, elles jouent en permanence avec. En utilisant des règles floues, des termes opaques, des lignes difficiles à lire dans les relevés de compte. La réalité, c’est qu’on peut très souvent contester les frais des agios, demander un geste, voire un remboursement. Mais il faut avoir le réflexe, le courage parfois, d’en parler. Et c’est là que réside l’angle mort du système : l’isolement des clients les plus exposés.

La hausse des frais bancaires, c’est l’un de ces sujets discrets, presque silencieux, mais qui touchent des millions de gens. Et tant qu’on ne mettra pas de transparence réelle sur ces pratiques, tant qu’on laissera ces frais fixes se glisser dans les petits découverts, les abus continueront. Avec la bénédiction du silence.

À propos de l'auteur, Laredaction

Ferocee est édité de façon indépendante. Soutenez la rédaction en nous ajoutant dans vos favoris sur Google Actualités :