La norme NF C15-100 encadre toutes les installations électriques basse tension en France. Que ce soit pour un logement neuf ou une rénovation, elle définit les règles à suivre pour garantir une sécurité optimale. Elle touche à tous les éléments clés d’une installation : éclairage, prises, chauffage, câblage, et même bornes de recharge.
Cette norme n’est pas un simple document technique. Elle est divisée en plusieurs sections, chacune traitant d’un aspect précis. On y trouve des règles générales, des exigences spécifiques aux logements, et des recommandations en matière d’efficacité énergétique. Toutes visent à assurer des installations plus sûres, plus durables, et conformes aux enjeux actuels.
Disponible au format PDF sur le site de l’AFNOR, la norme évolue régulièrement. La dernière mise à jour apporte des ajustements importants qui impactent directement les installations domestiques et professionnelles. Voici ce qu’il faut retenir des principaux changements en 2025.
Disjoncteurs de type F : plus de sécurité pour les circuits sensibles
Parmi les nouveautés majeures, l’apparition du disjoncteur différentiel de type F marque un tournant. Désormais, ce type est exigé dans les logements. Il protège mieux les circuits contenant des appareils sensibles aux micro-coupures, comme les congélateurs, les lave-linge ou certains appareils électroniques.
La norme précise également le nombre de dispositifs différentiels à installer. Cela dépend de la taille de l’habitation et du nombre de circuits. En renforçant la détection des défauts électriques, ces équipements réduisent le risque d’accidents domestiques.
Ces évolutions s’inscrivent dans une logique de prévention. En limitant les coupures intempestives et les détections tardives, les disjoncteurs de type F améliorent la stabilité de l’installation et la tranquillité des occupants.
Prévention incendie : des câbles mieux protégés et des détecteurs d’arc recommandés
Autre avancée importante : l’ajout de nouvelles règles contre les risques d’incendie. La norme impose l’utilisation de câbles mieux classés en réaction au feu, appelés “Euroclasse”. Les anciens câbles RV2 ne sont plus autorisés dans les constructions neuves type ERP ou IGH, au profit de conducteurs plus sûrs.
En parallèle, la norme recommande l’usage de dispositifs de détection d’arc (DPDA). Ces équipements coupent automatiquement le circuit en cas de détection d’un arc électrique. Ce type de défaut peut provoquer un feu en silence, à cause d’un fil abîmé ou d’une prise usée.
Grâce à ces mesures, le risque de départ d’incendie lié à un défaut électrique est fortement réduit. Cela concerne particulièrement les logements anciens ou ceux avec des équipements vétustes.
Parafoudres : des critères de pose plus stricts et plus précis
La norme C15-100 ne se base plus sur une simple carte pour évaluer le risque de foudre. Désormais, elle utilise un calcul plus précis basé sur des critères techniques. Ce changement rend la pose d’un parafoudre obligatoire dans un plus grand nombre de cas, notamment en zone résidentielle.
Autre changement : si la distance entre le parafoudre principal et une ligne secondaire dépasse 10 mètres (contre 30 auparavant), un second parafoudre doit être installé. Cette nouvelle règle vise à mieux protéger les équipements sensibles dans les habitations modernes.
Enfin, le parafoudre devient obligatoire sur tous les réseaux de communication en cuivre. Cela concerne notamment les connexions internet, téléphoniques ou domotiques, de plus en plus présentes dans les logements connectés.
Sécurité des bornes de recharge pour véhicules électriques
La norme évolue aussi pour intégrer les installations de recharge de véhicules électriques (IRVE), de plus en plus courantes. Elle impose désormais des dispositifs différentiels adaptés : type A ou F pour le monophasé, type B pour le triphasé.
En plus, les socles de prise doivent être équipés d’obturateurs, et les cordons de recharge doivent être attachés jusqu’à 32 A. Cela évite les risques de contact direct, notamment pour les enfants ou les animaux.
Enfin, les câbles et protections doivent être dimensionnés en fonction des caractéristiques de la borne. Ces précautions rendent l’utilisation des bornes plus fiable, tout en garantissant une recharge sans danger.
L’efficacité énergétique devient un objectif réglementaire
Pour la première fois, la norme intègre une section entièrement dédiée à l’efficacité énergétique. Objectif : améliorer la gestion de la consommation, que ce soit dans le résidentiel ou le tertiaire. La section C15-100-8 fixe un cadre clair pour réduire les pertes et mieux piloter l’énergie.
Elle s’appuie sur trois principes : éviter le gaspillage, consommer au bon moment, et suivre en continu la performance. Cela passe par des dispositifs de mesure, des solutions de pilotage intelligent, et une attention particulière aux pertes dans les transformateurs ou les câbles.
Cette nouvelle approche aligne la norme française avec les standards européens. Elle transforme l’installation électrique en levier d’économie, sans sacrifier la sécurité. C’est une avancée majeure pour les bâtiments qui souhaitent réduire leur empreinte carbone.
vers des installations plus sûres et plus performantes
Avec ces ajustements, la norme C15-100 prend un tournant stratégique. Elle ne se limite plus à encadrer la sécurité. Elle devient un outil complet pour mieux gérer l’énergie, intégrer les nouvelles technologies, et anticiper les risques.
Dès 2025, les installations électriques devront respecter ces nouvelles exigences. Cela concerne aussi bien les constructions neuves que les rénovations. Pour les particuliers comme pour les professionnels, il s’agit d’une opportunité pour rendre les bâtiments plus sûrs, plus modernes et plus durables.
En s’appuyant sur cette norme, chaque projet électrique gagne en qualité, en fiabilité… et en sérénité.