Le groupe sanguin est défini par la présence ou l’absence d’antigènes à la surface des globules rouges. C’est un paramètre essentiel pour évaluer la compatibilité entre donneur et receveur, que ce soit lors d’une transfusion, d’une greffe ou en début de grossesse. En plus de ces applications médicales directes, le groupe sanguin intéresse aussi les chercheurs pour ses liens potentiels avec certaines pathologies ou traits de santé.
Depuis quelque temps, des études explorent l’idée qu’il pourrait aussi exister un lien entre groupe sanguin et espérance de vie. Bien que ce lien ne soit pas encore totalement expliqué, il suscite un réel intérêt dans le domaine de la recherche sur le vieillissement.
Une étude japonaise pointe le groupe B chez les centenaires
Des chercheurs de l’Université Keio à Tokyo ont mené une étude pour examiner ce lien potentiel. Ils ont comparé les groupes sanguins de 269 centenaires vivant à Tokyo à ceux de plus de 7 000 personnes de tout âge dans la même région. Leur constat : le groupe sanguin B était plus fréquent chez les personnes ayant atteint ou dépassé les 100 ans.
Cependant, cette observation ne permet pas de conclure à une relation directe de cause à effet. Les chercheurs eux-mêmes restent prudents et reconnaissent qu’il est difficile de savoir s’il s’agit d’un phénomène isolé, d’un simple hasard ou d’un indice plus profond. Il est probable que d’autres facteurs comme le mode de vie, la génétique ou encore l’environnement interviennent de manière importante.
Le Dr Christophe de Jaeger, gérontologue et chercheur reconnu, confirme qu’aucun groupe sanguin n’a scientifiquement prouvé sa capacité à ralentir le vieillissement. Selon lui, l’étude japonaise met en lumière une surreprésentation du groupe B, mais sans démontrer que ce groupe permet de vivre plus longtemps.
Le groupe O, une autre piste envisagée
Toujours selon le Dr de Jaeger, s’il fallait désigner un groupe sanguin avec un potentiel bénéfique sur la longévité, ce serait plutôt le groupe O. Ce groupe présente une anomalie génétique au niveau du facteur de Von Willebrand, un élément impliqué dans la coagulation. Chez certains, ce facteur est très déficient, augmentant les risques hémorragiques. Mais chez d’autres, le déficit est léger, ce qui agit comme un anticoagulant naturel.
Cette particularité pourrait avoir un effet protecteur, notamment contre les maladies cardiovasculaires, qui restent la principale cause de mortalité dans de nombreux pays. Un effet antiagrégant léger pourrait donc jouer un rôle positif à long terme, en réduisant les risques d’accident cardiaque ou d’AVC.
Malgré tout, aucun groupe sanguin ne peut garantir une longévité exceptionnelle. La longévité dépend d’un ensemble complexe de paramètres, incluant la prévention médicale, les habitudes de vie, la génétique et le contexte environnemental. Le groupe sanguin est peut-être un indice, mais il ne représente qu’une pièce du puzzle.