Cette escroquerie aux faux testaments est le dossier du mois. Neuf personnes, dont deux notaires, un avocat, un directeur d’Ehpad, un responsable pompes funèbres et un chef d’entreprise sont accusés d’avoir détournés près de 5 millions d’euros. Ils se sont associés pour détourner l’héritage des riches défunts sans descendance.

Escroquerie aux faux testaments, un réseau de notables démantelé


Cette affaire d’escroquerie aux faux testaments accuse deux notaires, un avocat, un responsable des pompes funèbres, un chef d’entreprise du BTP, un directeur d’Ehpad. Ces neuf personnes sont jugées au tribunal judiciaire de Cusset (Allier) à partir de ce lundi 27 pour « escroquerie et tentative d’escroquerie en bande organisée ».

La justice les accuse d’avoir détourné plus de 5 millions d’euros avec de faux testaments après le décès de personnes sans famille. Le nom de Jean-Louis Magnin, un ancien notaire destitué, figure parmi le cerveau du groupe.

Une enquête longue et minutieuse


L’affaire commence le 3 septembre 2015. Un homme du nom de Daniel Mezeas décide de mettre fin à sa vie dans sa maison à Servilly, dans l’Allier. Le défunt est propriétaire d’une maison dans le village, d’un appartement à Vichy et d’une place de parking à Roissy.

Quelques mois après son décès, un testament destiné à une de ses connaissances lointaines fait surface. L’huissier de justice a donc signalé ce document au procureur. Ainsi, une information judiciaire pour « faux et usage de faux » est ouverte.

Ainsi, l’enquête de plusieurs années a donc réussi à démanteler tout un réseau d’escroquerie aux faux testaments. En effet, une dizaine d’autres cas de décès avec détournement d’héritage entre 2011 et 2015 a été révélée. À la tête du réseau se trouve un ancien notaire, Jean-Louis Magnin. Grâce à sa société « Direct skyline », ce dernier a recensé tous les titulaires des contrats obsèques.

Ainsi, il ou l’un de ses proches ou ses complices deviennent légataire universel des personnes sans héritier. Pour y arriver, il rédige un faux testament olographe qu’il fait croire que le défunt lui-même a écrit à la main avant sa disparition.

Un business bien juteux


Après avoir acquis illégalement les biens de ces personnes décédées, l’ancien notaire passe aux ventes des biens immobiliers détournés. D’ailleurs, ses proches ou les membres de sa famille les achètent à un prix relativement bas.

Au total, le montant total des détournements s’élève à 5,6 millions d’euros. Les 4,7 millions d’euros sont pour Jean-Louis Magnin. Parmi ses biens, il y a de différents immobiliers situés dans plusieurs communes ou arrondissements de Paris, des chevaux de course et des voitures de luxe.

Ainsi, chacun de membres de ce réseau a sa propre fiche de condamnation suivant le degré de son rôle dans cette escroquerie aux faux testaments. Par exemple, le directeur d’Ehpad a pour responsabilité de repérer les riches pensionnaires sans famille.