Une fois de plus, la réforme des retraites déçoit par son contenu. La recherche de justice et d’équité fait défaut dans cette réforme.

Un programme très critiqué


Depuis quelques semaines, les français remplissent les rues pour exprimer leur mécontentement. Ils protestent contre l’adoption de la réforme des retraites. Cette initiative aurait dû être empêchée par le parlement. Mais le gouvernement a décidé de sortir son Joker. Il s’agit du 49.3. Ainsi, ils vont faire passer cette réforme sans le vote du législatif. Ce dernier a tenté de répliquer en proposant une motion de censure. Mais elle n’a finalement pas pu rassembler le nombre de votes nécessaire.

Le peuple a donc fini par remplir les rues pour manifester. D’ailleurs, si on se penche bien sur les caractéristiques de cette réforme, il y a pleins de lignes contestables. En effet, si à la base, elle est initiée pour viser l’équité et la justice entre les retraités, on peut conclure, après analyse, qu’aucun de ces deux buts n’est atteint.

La réforme des retraites épargne les régimes spéciaux.


L’article premier de la loi de réforme des retraites souligné que : « Conformément à l’engagement présidentiel, précise l’exposé des motifs, cet article prévoit la suppression des principaux régimes spéciaux de retraite. » Cependant, si on continue de lire le texte, on constate qu’il n’y a presque point de suppression. En effet, cette dite « suppression » ne concerne que les régimes des industries électriques et gazières (IEG) et de la RATP et quelques microrégimes, comme celui de la Banque de France ou du Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Ainsi, le régime des fonctionnaires n’est pas touché. Or, il s’agit d’une grande masse, non négligeable, dans le monde des régimes spéciaux. De plus, cette suppression ne concerne que 7% de l’ensemble des régimes spéciaux. Ainsi, cette réforme va à l’encontre de la quête de l’équité et de la justice.

Les vrais impacts ne seront visibles que dans au moins une quarantaine d’années.


Toujours sur cette histoire de suppression, il y a encore une lacune. En effet, la réforme des retraites ne s’appliquera pas aux affiliés actuels des régimes spéciaux. Ils bénéficient de la Clause du grand-père. Ainsi, seuls les futurs entrants seront soumis à cette réforme. Or ces derniers n’atteindront la retraite que d’ici, au moins, une quarantaine d’années. Ainsi, la véritable réforme ne commencera donc qu’à partir de là.

De plus, les régimes spéciaux s’effacent avec leur bénéficiaire. Ainsi, ils ne seront totalement supprimés qu’à la mort du dernier affilé ou de son conjoint survivant. On doit alors compter encore quelques décennies pour vraiment espérer une véritable suppression. D’ailleurs, selon certains, cela n’aura lieu que le siècle prochain.