L’Alarme du Mercure dans le Thon en Boîte : Que Faire ?
Le récent rapport des ONG Bloom et Foodwatch, publié le 29 octobre, a fait grand bruit en révélant la présence inquiétante de mercure dans le thon en boîte. Ce puissant neurotoxique, même à faibles doses, peut entraîner de graves troubles de développement neuronal chez les enfants et attaquer divers systèmes corporels chez les adultes, notamment le cerveau, le cœur, le système immunitaire, les reins et le système reproductif.
Origine du Mercure dans les Océans
Le mercure, produit par la combustion du charbon et les activités minières, se retrouve principalement sous forme gazeuse dans l’atmosphère. Il finit par tomber dans les océans via la pluie. Une fois dans l’eau, il se transforme en méthylmercure en se mélangeant avec des bactéries, puis se diffuse sous la surface des océans.
Quels Produits de la Mer Consommer en Sécurité ?
Poissons à Éviter
Le thon, l’espadon et le requin sont des super prédateurs qui accumulent des niveaux élevés de mercure en se nourrissant de poissons déjà contaminés. L’Union européenne tolère jusqu’à 1 mg de mercure par kg pour ces poissons frais, mais il n’y a pas de normes pour les conserves. Dans les boîtes, le mercure est souvent deux à trois fois plus concentré que dans le poisson frais en raison de la perte d’eau.
Poissons à Privilégier
Les plus petites espèces, comme le hareng et la sardine, sont en bas de la chaîne alimentaire et donc moins contaminées par le mercure. Ils sont également riches en oméga 3, tout comme le saumon. Les teneurs en mercure tolérées pour ces poissons sont bien moindres, se situant à 0,3 mg par kg de produit frais.
Fruits de Mer
Les fruits de mer, qui se nourrissent principalement de micro-algues, contiennent peu de mercure. Ils constituent donc une alternative sûre au thon en boîte. Il est recommandé de privilégier ces aliments, qu’ils soient petits poissons ou fruits de mer, pour éviter les risques associés au mercure.
Impact sur les Consommateurs
L’étude a mis en évidence de nombreux mauvais élèves, notamment des boîtes de conserve de marques de distributeurs comme Carrefour ou Lidl, et surtout la marque Petit Navire avec une teneur record de 3,9 mg/kg de mercure. Avec 80% des Français consommant du thon en boîte, ce produit est omniprésent dans les salades, plats cuisinés et sandwiches.
Vers un Changement de Normes ?
Face à ces révélations, des actions commencent à se mettre en place. La secrétaire d’État à la consommation, Laurence Garnier, prend le sujet très au sérieux, et des discussions sont en cours avec les enseignes de distribution pour revoir les normes. Foodwatch et Bloom surveillent de près les mouvements de l’Union européenne vers des régulations plus strictes.
En conclusion, bien que le thon en boîte soit un aliment de base pour de nombreux Français, il est crucial de reconsidérer sa consommation et de se tourner vers des alternatives plus sûres comme les petits poissons et les fruits de mer.